Celle qui m'a tant pourmené A eu pitié de ma langueur : Dedans son jardin m'a mené, Où tous arbres sont en vigueur. Adoncques ne usa de rigueur : Si je la baise, elle m'accole ; Puis m'a donné son noble coeur, Dont il m'est avis que je vole.
Quand je vis son coeur être mien, Je mis toute crainte dehors, Et lui dis : " Belle, ce n'est rien, Si entre vos bras je ne dors. " La Dame répondit alors : "Ne faites plus cette demande : Il est assez maître du corps, Qui a le coeur à sa commande."