Avant mes jours mort me faut encourir Par un regard, dont m'as voulu férir, Et ne te chaut de ma griève tristesse : Mais n'est-ce pas à toi grande rudesse, Vu que tu peux si bien me secourir ?
Auprès de l'eau me faut de soif périr. Je me vois jeune, et en âge fleurir, Et si me montre être plein de vieillesse Avant mes jours.
Or, si je meurs, je veux Dieu requérir Prendre mon âme : et sans plus enquérir, Je donne aux vers mon corps plein de faiblesse. Quant est du coeur, du tout je le te laisse, Ce nonobstant que me fasses mourir Avant mes jours.