Ceux qui nagent à gré, au courant des délices De ce monde orageux, inconstant et mouvant, Se gavent de ceux-ci, qu'un impétueux vent Pousse au seuil des rochers, voisins des précipices,
Ceux-là, bous d'orgueil, font gloire de leurs vices, Servent à leurs désirs, vont les bons poursuivant Pour les rendre confus, malins les décevant Par leur fausse imposture et leurs vains artifices.
De même qu'un tyran, du sommet d'une tour, Se plaît à regarder un lion à l'entour D'un esclave chétif, qu'il étreint et déchire,
Ces tigres animés, qui ont le bras puissant, Devant Dieu font ainsi démembrer l'innocent, Mais ils seront un jour le sujet de son ire.