Vous jouiez Mendelssohn ce soir-là ; les flammèches Valsaient dans l'âtre clair, cependant qu'au salon Un abat-jour mêlait en ondulement long Ses rêves de lumière au châtain de vos mèches.
Et tristes, comme un bruit frissonnant de fleurs sèches Éparses dans le vent vespéral du vallon, Les notes sanglotaient sur votre violon Et chaque coup d'archet trouait mon coeur de brèches.
Or, devant qu'il se fût fait tard, je vous quittai, Mais jusqu'à l'aube errant, seul, morose, attristé, Contant ma jeune peine au lunaire mystère,
Je sentais remonter comme d'amers parfums Ces musiques d'adieu qui scellaient sous la terre Et mon rêve d'amour et mes espoirs défunts.