... Ils vont toujours. L'horizon s'ouvre immense, Il se gonfle, il se perd, et toujours recommence ; Confus, inépuisable, il s'enfuit, reculant L'orageuse étendue au flot étincelant. Et les monts sur les monts s'accumulent sans cesse ; Le haut plateau succède au plateau qui s'abaisse, Bordant de ces créneaux lugubres, désolés, Les horizons de neige au clair azur mêlés. Le glacier, qui se roule en vagues cristallines, Allume aux feux du jour ses verdâtres collines. [...]
.................................. Le guide, Ouvrant le manteau noir étoilé par la neige, De ses plis ténébreux l'enveloppe sans bruit, Et le poète errant dans l'éternelle nuit, De montagne en montagne et d'abîme en abîme, Se berce dans sa chute, au gré d'un vent sublime. [...]
Il tombe, il rebondit, il tombe, il tombe encor, Et de son oeil sanglant jaillit l'étoile d'or. Abîme, vous chantiez, vous résonniez de joie ! Toi, terre ! tu tremblais en accueillant ta proie !