Très doux zéphyr qui caresses les fleurs, Viens modérer les trop vives chaleurs Que je souffre en mon coeur pour le Dieu qui t'anime : La douceur de sa paix en ta fraîcheur s'exprime.
Non, Dieu n'est point dans un orage affreux Qui brise un roc et le cèdre orgueilleux ; Sans troubler son amour s'insinue en notre âme, Et sans la travailler, la parfume et l'enflamme.
Dis-moi, zéphyr, d'où vient ton mouvement ? D'où vient l'odeur qui te rend si charmant ? Tu parfumes les champs sans connaître ta course ; Et moi, de mes douceurs, je ne vois point la source.
Va du Seigneur poursuivre les desseins, Vent des amours, n'emporte que des saints Et fais sentir partout où ton souffle repose Que les charmes parfaits, c'est Dieu seul qui les cause.