Que j'aime ces forêts ! que j'y vis doucement ! Qu'en un siècle troublé j'y dors en assurance ! Qu'au déclin de mes ans j'y rêve heureusement ! Et que j'y fais des vers qui plairont à la France !
Depuis que le village est toutes mes amours, Je remplis mon papier de tant de belles choses, Qu'on verra les savants après mes derniers jours, Honorer mon tombeau de larmes et de roses.
Ils diront qu'Apollon m'a souvent visité, Et que, pour ce désert, les Muses ont quitté Les fleurs de leur montagne, et l'argent de leur onde.
Ils diront qu'éloigné de la pompe des rois, Je voulus me cacher sous l'ombrage des bois Pour montrer mon esprit à tous les yeux du monde.