Adriane, mon coeur, baise-moi, je te prie, Puisque ce doux baiser qui coule lentement Avec l'air frétillard d'un gentil mouvement Est le seul appétit qui chatouille ma vie.
Or que moi transporté, orsus que toi ravie, De mille autres regards faits réciproquement, Nous puissions désormais nous voir si fermement Que la force des lynx ait dessus nous envie.
Que tes yeux, Adriane, aient tant de vigueur Qu'ils puissent contempler les secrets de mon coeur, Et que je puisse voir au centre de ton âme,
Afin qu'en nous baisant nos yeux voient dedans nous Mille et mille plaisirs confits au sucre doux, Qui s'est liquéfié dans l'amoureuse flamme.