Ô Songe humain et divin tout ensemble, Qui le vouloir nous révèle des Dieux, Quand un sommeil plaisant et gracieux Entre mes bras tous mes désirs assemble,
Lorsque du faux la vérité me semble, Nul plus que moi ne se peut dire heureux, Croyant tenir ce que j'aime le mieux ; Frustré du tout, en m'éveillant je tremble.
Arrête donc, ô Songe, ne t'enfuis, Et n'interromps ainsi l'heur où je suis, En embrassant mon humaine guerrière.
Si en effet ce n'est que vanité, Fais pour le moins que ma félicité Puisse durer toute la nuit entière !