Séjour mélancolique, où les ombres dolentes Se plaignent chaque nuit de leur adversité Et murmurent toujours de la nécessité Qui les contraint d'errer par les tombes relantes,
Ossements entassés, et vous, pierres parlantes Qui conservez les noms à la postérité, Représentant la vie et sa fragilité Pour censurer l'orgueil des âmes insolentes,
Tombeaux, pâles témoins de la rigueur du sort, Où je viens en secret entretenir la mort D'une amour que je vois si mal récompensée,
Vous donnez de la crainte et de l'horreur à tous, Mais le plus doux objet qui s'offre à ma pensée Est beaucoup plus funeste et plus triste que vous.