Beau monstre de Nature, il est vrai, ton visage Est noir au dernier point, mais beau parfaitement : Et l'Ebène poli qui te sert d'ornement Sur le plus blanc ivoire emporte l'avantage.
Ô merveille divine, inconnue à notre âge ! Qu'un objet ténébreux luise si clairement ; Et qu'un charbon éteint, brûle plus vivement Que ceux qui de la flamme entretiennent l'usage !
Entre ces noires mains je mets ma liberté ; Moi qui fus invincible à toute autre Beauté, Une Maure m'embrasse, une Esclave me dompte.
Mais cache-toi, Soleil, toi qui viens de ces lieux D'où cet Astre est venu, qui porte pour ta honte La nuit sur son visage, et le jour dans ses yeux.