La connais-tu, Daphné, cette vieille romance Au pied du sycomore... ou sous les mûriers blancs, Sous l'olivier plaintif, ou les saules tremblants, Cette chanson d'amour, qui toujours recommence ?
Reconnais-tu le Temple au péristyle immense, Et les citrons amers où s'imprimaient tes dents, Et la grotte fatale aux hôtes imprudents Où du serpent vaincu dort la vieille semence ?
Sais-tu pourquoi, là-bas, le volcan s'est rouvert ? C'est qu'un jour nous l'avions touché d'un pied agile, Et de sa poudre au loin l'horizon s'est couvert !
Depuis qu'un Duc Normand brisa vos dieux d'argile, Toujours sous le palmier du tombeau de Virgile Le pâle hortensia s'unit au laurier vert.