L'Air paraît tout obscur ; la clarté diminue ; Les arbres sont tous nus ; les ruisseaux tous glacés ; Et les rochers affreux, sur leurs fronts hérissés, Reçoivent cet amas, qui tombe de la Nue.
Tout le Ciel fond en eau ; la grêle continue ; Des vents impétueux, les toits sont renversés ; Et Neptune en fureur, aux Vaisseaux dispersés, Fait sentir du Trident, la force trop connue :
Un froid âpre et cuisant, a saisi tous les corps ; Le Soleil contre lui, fait de faibles efforts ; Et cet Astre blafard, n'a chaleur, ni lumière :
L'Univers désolé, n'a plus herbes ni fleurs ; Mais on le doit revoir, dans sa beauté première, Et l'orage éternel, ne se voit qu'en mes pleurs.