Le miroir est l'amour, l'âme-soeur de la chambre Où tout d'elle : le lustre en fleur, les bahuts vieux, La statuette au dos de bronze qui se cambre, Se réfléchit en un hymen silencieux.
Car l'amour n'est-ce pas n'être plus seul et n'est-ce Pas se doubler par un autre meilleur que soi ? Or la chambre se double au fond du miroir coi Avec un renouveau de songe et de jeunesse ;
Mais les choses pourtant entre le cadre d'or Ont un air de souffrir de leur vie inactive ; Le miroir qui les aime a borné leur essor En un recul de vie exiguë et captive ;
Et l'amour absorbant et profond du miroir Attriste d'infini la chambre, qui se doute D'un désaccord entre eux aux approches du soir, Sentant que le miroir ne la contient pas toute !