Les glaces sont les mélancoliques gardiennes Des visages et des choses qui s'y sont vus ; Mirage obéissant sans jamais un refus ! Mais le soir leur revient en crises quotidiennes ; C'est une maladie en elles que le soir ; Comment se prolonger un peu, comment surseoir Au mal de perdre en soi les couleurs et les lignes ? C'est le mal d'un canal où s'effacent des cygnes Que l'ombre identifie avec celle de l'eau. Mal grandissant de l'ombre élargie en halo Qui lentement dénude, annihile les glaces. Elles luttent pourtant ; elles voudraient surseoir Et leur fluide éclat nie un moment le soir...