Beaux yeux dont la douceur si doucement m'enivre, Vous produisez des feux qui me vont dévorant : Beaux yeux, mais ! beaux soleils qui m'allez éclairant, Vous brûlez, et le ciel me force de vous suivre.
Beaux yeux, dont la clarté du trépas me délivre, Et du chemin d'erreur où j'allais m'égarant ; Qui vous voit sans mourir n'est pas digne de vivre, Et qui vit sans vous voir, d'un mort n'est différent.
Je n'avais point vécu jusqu'à l'heure première Qu'amour me découvrit votre belle lumière, Et que de vos regards je fus illuminé :
Mais ce même moment qui me donne naissance, Du don qu'il m'avait fait m'ôta la jouissance, Car je fus à vos rais aussitôt mort que né.