Les trains rêvent dans la rosée, au fond des gares... Ils rêvent des heures, puis grincent et démarrent... J'aime ces trains mouillés qui passent dans les champs, Ces longs convois de marchandises bruissant, Qui pour la pluie ont mis leurs lourds manteaux de bâches, Ou qui forment la nuit entière dans les garages... Et les trains de bestiaux où beuglent mornement Des bêtes qui se plaignent au village natal... Tous ces rands wagons gris, hermétiques et clos, Dont le silence luit sous l'averse automnale, Avec leurs inscriptions effacées, leurs repos Infinis, leurs nuits abandonnées, leurs vitres pâles...