L'automne suit l'Esté et la belle verdure Du printemps rajeuni est ensuvant l'yver, Tousjours sur la marine on ne voit estriver Le North contre la nef errante à l'aventure,
Nous ne voyons la Lune estre tousjours obscure ; Ainsi comme un croissant on la voit arriver ; Toute chose se change au gré de la nature, Et seul ce changement je ne puis esprouver :
Un an est jà passé, et l'autre recommence, Que je suis poursuyvant la plus belle de France Sans avoir eschangé le courage et le cueur
Qui fait qu'oresnavant je ne me veux fier A celuy qui a dict, comme asseuré menteur, Qu'on n'est pas aujourdhuy ce qu'on estoit hier.