Souffle dans moy, Seigneur, souffle dedans mon âme Une part seulement de ta saincte grandeur ; Engrave ton vouloir au rocher de mon cueur Pour asseurer le feu qui mon esprit enflame.
Supporte, Seigneur Dieu, l'imparfaict de ma flâme Qui deffault trop en moy : Ren toy le seul vainqueur, Et de ton grand pouvoir touche, époinçonne, entame Le feu, le cueur, l'esprit de moy, ton serviteur.
Eslève quelquefois mon âme despétrée Du tombeau de ce corps qui la tient enserrée : Fay, fay la comparoir devant ta majesté :
Autrement je ne puis, ne voyant que par songe, D'avec la chose vraye esplucher le mensonge Qui se masque aisément du nom de Vérité.