Quand tu naquis en ces bas lieux Tous les dieux et les demi dieux Et les déesses plus bénines Gravèrent de lettres divines Dans ton astre bien fortuné "Le Délien est né !" Tout le Parnassien troupeau Chantant autour de ton berceau, Te prévoyant son prêtre en France, Disait en l'heur de ta naissance Sur ton front déjà couronné "Le Délien est né !" Les nymphes des bois et des eaux, Faunes, chèvrepieds, satyreaux, Les rocs, les antres, les montagnes, Les prés, les bosquets, les campagnes, Ont tous ensemble résonné "Io le Délien est né !" Dès la fleur de tes jeunes ans, De nos poètes les mieux disants, Ravis, comme d'un autre Ascrée, De ta docte bouche sacrée, Ont tous sur leur lyre entonné "Io le Délien est né !" Il me semble déjà que j'oi Rire et chanter avecques moi Toutes nos plus belles fillettes, Ayant de gaies violettes Leur chef épars environné "Io le Délien est né !" Ne craignez plus, divins esprits, Que l'ignorant gagne le prix Dessus votre gloire immortelle Votre divin Jodelle Qui vous était prédestiné, "Io le Délien est né !"