En quel fleuve areneux jaunement s'écouloit L'or, qui blondist si bien les cheveux de ma dame ? Et du brillant esclat de sa jumelle flamme, Tout astre surpassant, quel haut ciel s'emperloit ?
Mais quelle riche mer le coral receloit De cette belle levre, où mon desir s'affame ? Mais en quel beau jardin, la rose qui donne ame A ce teint vermeillet, au matin s'estaloit ?
Quel blanc rocher de Pare, en etofe marbrine A tant bien montagné ceste plaine divine ? Quel parfum de Sabée a produit son odeur ?
O trop heureux le fleuve, heureux ciel, mer heureuse, Le jardin, le rocher, la Sabée odoreuse, Qui nous ont enlustré le beau de son honneur !