Soit qu'esgaré par l'espesseur d'un bois, Ou par l'horreur de quelque antre sauvage, Ou soit qu'auprès d'un trepillant rivage, Je tranche l'air des souspirs de ma voix ;
Soit qu'en resvant aux amoureuses loix, Du rossignol j'escoute le ramage, Ou qu'en pensant ramollir mon courage, Mon luth j'anime au passer de mes doigts ;
Vers quelque part que mes pas j'achemine, Toujours me suit ton idole divine, Tant que parfois j'allonge bras et mains
Pour te taster, mais las ! ce n'est qu'un songe, Où jour et nuit tourmenté je me plonge Dedans la mer de mes pleurs inhumains.