Cependant le soleil fournissant sa journée Voit son maître à la croix de tourments foisonné, Ja prêt à rendre l'âme : il blêmit étonné, Et volontiers sa course eût ailleurs détourné.
Il se fâche de voir sa tête environnée D'un brillant diadème, et dit passionné : Dois-je voir de rayons ma tête couronnée, Voyant mon Créateur d'épines couronné ?
À ces mots il arrache avecque violence Sa flambante couronne, et dépité l'élance Dans les abîmes creux ; soudain le jour s'enfuit.
Ô comme tu sers bien, ô soleil, ce bon maître : Tu fis naître un beau jour la nuit qui le vit naître, Et ce jour qu'il se meurt tu fais naître une nuit.