Ô royauté tragique ! ô vêtement infâme ! Ô poignant diadème ! ô sceptre rigoureux ! Ô belle et chère tête ! ô l'amour de mon âme ! Ô mon Christ seul fidèle et parfait amoureux !
On vous frappe, ô saint chef, et ces coups douloureux Font que votre couronne en cent lieux vous rentame. Bourreaux, assenez-le d'une tranchante lame, Et versez tout à coup ce pourpre généreux.
Faut-il pour une mort qu'il en souffre dix mille ? Hé ! voyez que le sang, qui de son chef distille, Ses prunelles détrempe et rend leur jour affreux.
Ce pur sang, ce nectar, profané se mélange À vos sales crachats, dont la sanglante fange Change ce beau visage en celui d'un lépreux.