Tandis que dedans l'air un autre air je respire, Et qu'à l'envy du feu j'allume mon desir, Que j'enfle contre l'eau les eaux de mon plaisir, Et que me colle à Terre un importun martyre,
Cest air tousjours m'anime, et le desir m'attire, Je recerche à monceaux les plaisirs à choisir, Mon martyre eslevé me vient encor saisir, Et de tous mes travaux le dernier est le pire.
A la fin je me trouve en un estrange esmoy, Car ces divers effets ne sont que contre moy : C'est mourir que de vivre en ceste peine extresme.
Voila comme la vie à l'abandon s'espard : Chasque part de ce Monde en emporte sa part, Et la moindre à la fin est celle de nous mesme.