Le ciel est bien cruel de faire les uns naître Monarques souverains, princes et empereurs, Les autres artisans, vignerons, laboureurs, Et bergers qui aux champs mènent les brebis paître.
Car il advient souvent que celui qui est maître Mériterait tenir le rang des serviteurs, Dont quelques-uns qui vont se tuant de labeurs Pour leur gentil esprit mériteraient mieux être.
Il est vrai qu'à la fin tout meurt également. Le monde est un théâtre, où fortuitement Chacun comme il lui vient joue son personnage.
Celui-ci fait le roi, celui-là fait le gueux ; Mais moi, je fais toujours à mon dam et dommage Le poète indigent et l'amant langoureux.