Au lever de l'aurore, Sur le lit de l'amour, Zéphir caressait Flore Plus belle qu'un beau jour. Une jeune bergère Auprès d'un noir cyprès, A l'écho solitaire Vint conter ses regrets.
Doux oiseaux de ces rives, Pleurez, Tyrcis est mort ; Tourterelles plaintives, Gémissez de mon sort. Quittez, roses nouvelles, Vos riantes couleurs, Et vous, échos fidèles, Répétez mes douleurs.
Le rossignol sauvage Venait du fond des bois Suspendant son ramage Écouter son hautbois. Les vents alors paisibles Murmuraient doucement, Et les ruisseaux sensibles Coulaient plus lentement.
Tyrcis le vrai modèle Des bergers amoureux, Discret, tendre et fidèle Rendait mes jours heureux. Avec des violettes Il tressait des festons, De rubans et d'aigrettes Il ornait mes moutons.
Errez à l'aventure, A la merci des loups ; Désormais la nature Doit prendre soin de vous. Voici ma dernière heure, Adieu, pauvre troupeau ; Il faut bien que je meure, Tyrcis est au tombeau !