Autrefois je tirais de mes flûtes légères Des fredons variés qui plaisaient aux bergères Et rendaient attentifs celui qui dans la mer Jette ses lourds filets et celui qui en l'air Dresse un piège invisible et ceux qui d'aiguillons Poussent parmi les champs les boeufs creuse-sillons. Priape même, alors, sur le seuil d'un verger, En bois dur figuré, semblait m'encourager. Ma flûte ne sait plus, hélas ! me réjouir, Mon coeur est travaillé de crainte et de désir.
Adieu, roseaux amis que savait pertuiser, Pour être les premiers, ma main ! je veux creuser La tige du lotus ; s'il est vrai que sa fleur, En apaisant la faim, apaise la douleur Et fait à l'homme errant sur Neptune écumeux Oublier sa patrie et ses antiques dieux ; Lorsque j'y soufflerai, avecque mon haleine Peut-être envolera ma peine.