Hier j'ai rencontré dans un sentier du bois Où j'aime de ma peine à rêver quelquefois, Trois satyres amis ; l'un une outre portait Et pourtant sautelait, le second secouait Un bâton d'olivier, contrefaisant Hercule. Sur les arbres dénus, car Automne leur chef A terre a répandu, tombait le crépuscule. Le troisième satyre, assis sur un coupeau, De sa bouche approcha son rustique pipeau, Fit tant jouer ses doigts qu'il en sortit un son Et menu et enflé, frénétique et plaisant : Lors ses deux compagnons, délivres se faisant, De l'outre le premier et l'autre du bâton, Dansèrent, et j'ai vu leurs pieds aux jambes tortes, Qui, alternés, faisaient voler les feuilles mortes.