Une belle Vestale habite au beau rivage D'Orne, où c'est qu'elle vit comme en un hermitage. Quelquefois en son parc elle se sied au bois, Gaillarde sur les eaux elle sort quelquefois, Et quelquefois cueillant des fleurs toute pensive, EIle en orne son sein, assise sur la rive. Maintenant elle semble une Nymphe des eaux, Maintenant des forests : et parmi les troupeaux Bergere on la diroit, n'estoit que trop hautaine Elle oit de nos flageols les chansons à grand'peine. Jamais aviendra-t-il qu'elle change son coeur ? Et que je puisse un jour, comme Arion vainqueur Attira le daufin au doux son de sa lyre, Qu'au son de ma musette à la fin je l'attire ? Et qu'autre Orfé je face encor' marcher apres (Pour cacher nos amours) les ombreuses forests.