L'oiseau miraculeux de l'heureuse Arabie Qui vit sans parangon sous le manteau des cieux, Quand il a sillonné le grand fleuve oublieux, Il respire en son corps une seconde vie.
Sur le front d'un rocher d'un bois d'Éthiopie, Il desseigne son nid, puis élevant ses yeux Vers la pente du ciel, le soleil radieux S'élance en un moment sur sa plume envieillie.
Moi Phénix des amants, je me niche à dessein, Et construis mon bûcher sur les monts de ton sein Du bois de mon amour, des fidèles l'élite,
Puis battant ardemment l'aide de mon désir, Ton bel oeil, mon soleil, à qui j'ose m'offrir, Me tue incontinent, et puis me ressuscite.