Ayant après long désir Pris de ma douce ennemie Quelques arrhes du plaisir, Que sa rigueur me dénie, Je t'offre ces beaux oeillets, Vénus, je t'offre ces roses, Dont les boutons vermeillets Imitent les lèvres closes Que j'ai baisé par trois fois, Marchant tout beau dessous l'ombre De ce buisson que tu vois Et n'ai su passer ce nombre, Parce que la mère était Auprès de là, ce me semble, Laquelle, nous aguettait De peur encores j'en tremble. Or' je te donne des fleurs Mais si tu fais ma rebelle Autant piteuse à mes pleurs, Comme à mes yeux elle est belle, Un myrthe je dédierai Dessus les rives de Loire, Et sur l'écorce écrirai Ces quatre vers à ta gloire « Thénot sur ce bord ici, A Vénus sacre et ordonne Ce myrthe et lui donne aussi Ses troupeaux et sa personne. »