Un plus savant que moi, Paschal, ira songer Avecques l'Ascréan dessus la double cime : Et pour être de ceux dont on fait plus d'estime, Dedans l'onde au cheval tout nu s'ira plonger.
Quant à moi, je ne veux, pour un vers allonger, M'accourcir le cerveau : ni pour polir ma rime, Me consumer l'esprit d'une soigneuse lime, Frapper dessus ma table ou mes ongles ronger.
Aussi veux-je, Paschal, que ce que je compose Soit une prose en rime ou une rime en prose, Et ne veux pour cela le laurier mériter.
Et peut-être que tel se pense bien habile, Qui trouvant de mes vers la rime si facile, En vain travaillera, me voulant imiter.