Fais sculpter sur ton arc, Imperator illustre, Des files de guerriers barbares, de vieux chefs Sous le joug, des tronçons d'armures et de nefs, Et la flotte captive et le rostre et l'aplustre.
Quel que tu sois, issu d'Ancus ou né d'un rustre, Tes noms, famille, honneurs et titres, longs ou brefs, Grave-les dans la frise et dans les bas-reliefs Profondément, de peur que l'avenir te frustre.
Déjà le Temps brandit l'arme fatale. As-tu L'espoir d'éterniser le bruit de ta vertu ? Un vil lierre suffit à disjoindre un trophée ;
Et seul, aux blocs épars des marbres triomphaux Où ta gloire en ruine est par l'herbe étouffée, Quelque faucheur Samnite ébréchera sa faulx.