A vous trouppe légère Qui d'aile passagère Par le monde volez...
JOACHIM DU BELLAY.
Accoudée au balcon d'où l'on voit le chemin Qui va des bords de Loire aux rives d'Italie, Sous un pâle rameau d'olive son front plie. La violette en fleur se fanera demain.
La viole que frôle encor sa frêle main Charme sa solitude et sa mélancolie, Et son rêve s'envole à celui qui l'oublie En foulant la poussière où gît l'orgueil Romain.
De celle qu'il nommait sa douceur Angevine, Sur la corde vibrante erre l'âme divine Quand l'angoisse d'amour étreint son cour troublé ;
Et sa voix livre aux vents qui l'emportent loin d'elle, Et le caresseront peut-être, l'infidèle, Cette chanson qu'il fit pour un vanneur de blé.