Ô berger, ne suis pas dans cet âpre ravin Les bonds capricieux de ce bouc indocile ; Aux pentes du Ménale, ou l'été nous exile, La nuit monte trop vite et ton espoir est vain.
Restons ici, veux-tu ? J'ai des figues, du vin. Nous attendrons le jour en ce sauvage asile. Mais parle bas. Les Dieux sont partout, ô Mnasyle ! Hécate nous regarde avec son oeil divin.
Ce trou d'ombre là-bas est l'antre où se retire Le Démon familier des hauts lieux, le Satyre ; Peut-être il sortira, si nous ne l'effrayons.
Entends-tu le pipeau qui chante sur ses lèvres ? C'est lui ! Sa double corne accroche les rayons, Et, vois, au clair de lune il fait danser mes chèvres !