Sous les coiffes de lin, toutes, croisant leurs bras Vêtus de laine rude ou de mince percale, Les femmes, à genoux sur le roc de la cale, Regardent l'Océan blanchir l'île de Batz.
Les hommes, pères, fils, maris, amants, là-bas, Avec ceux de Paimpol, d'Audierne et de Cancale, Vers le Nord, sont partis pour la lointaine escale. Que de hardis pêcheurs qui ne reviendront pas !
Par-dessus la rumeur de la mer et des côtes Le chant plaintif s'élève, invoquant à voix hautes L'Étoile sainte, espoir des marins en péril ;
Et l'Angélus, courbant tous ces fronts noirs de hale, Des clochers de Roscoff à ceux de Sybiril S'envole, tinte et meurt dans le ciel rose et pâle.