Du temps que je vivais à mes frères pareil Et comme eux ignorant d'un sort meilleur ou pire, Les monts Thessaliens étaient mon vague empire Et leurs torrents glacés lavaient mon poil vermeil.
Tel j'ai grandi, beau, libre, heureux, sous le soleil ; Seule, éparse dans l'air que ma narine aspire, La chaleureuse odeur des cavales d'Epire Inquiétait parfois ma course ou mon sommeil.
Mais depuis que j'ai vu l'Epouse triomphale Sourire entre les bras de l'Archer de Stymphale, Le désir me harcèle et hérisse mes crins ;
Car un Dieu, maudit soit le nom dont il se nomme ! A mêlé dans le sang enfiévré de mes reins Au rut de l'étalon l'amour qui dompte l'homme.