L'ivoire est ciselé d'une main fine et telle Que l'on voit les forêts de Colchide et Jason Et Médée aux grands yeux magiques. La Toison Repose, étincelante, au sommet d'une stèle.
Auprès d'eux est couché le Nil, source immortelle Des fleuves, et, plus loin, ivres du doux poison, Les Bacchantes, d'un pampre à l'ample frondaison, Enguirlandent le joug des taureaux qu'on dételle.
Au-dessous, c'est un choc hurlant de cavaliers ; Puis les héros rentrant morts sur leurs boucliers Et les vieillards plaintifs et les larmes des mères.
Enfin, en forme d'anse arrondissant leurs flancs Et posant aux deux bords leurs seins fermes et blancs, Dans le vase sans fond s'abreuvent des Chimères.