Astres lointains des soirs, musiques infinies, Ce Coeur universel ruisselant de douceur Est le coeur de la Terre et de ses insomnies. En un pantoum sans fin, magique et guérisseur Bercez la Terre, votre soeur.
Le doux sang de l'Hostie a filtré dans mes moelles, J'asperge les couchants de tragiques rougeurs, Je palpite d'exil dans le coeur des étoiles, Mon spleen fouette les grands nuages voyageurs. Je beugle dans les vents rageurs.
Aimez-moi. Bercez-moi. Le cœur de l'oeuvre immense Vers qui l'Océan noir pleurait, c'est moi qui l'ai. Je suis le coeur de tout, et je saigne en démence Et déborde d'amour par l'azur constellé, Enfin ! que tout soit consolé.
Pauvre petit coeur sur la main, La vie n'est pas folle pour nous De sourires, ni de festins, Ni de fêtes : et, de gros sous ? Elle ne nous a pas gâtés Et ne nous fait pas bon visage Comme on fait à ces Enfants sages Que nous sommes, en vérité.
Si sages nous ! Et, si peu fière Notre façon d'être avec elle ; Francs aussi, comme la lumière Nous voudrions la trouver belle
Autant que d'Autres - pourtant quels ? Et pieux, charger ses autels Des plus belles fleurs du parterre Et des meilleurs fruits de la terre.
Mais d'ailleurs, nous ne lui devrons Que du respect, tout juste assez, Qu'il faut professer envers ces Empêcheurs de danser en rond.