Vous êtes jeune et belle, et vos lèvres rieuses N'ont que charmants souris tout fraîchement éclos ; Le temps sonne pour vous ses heures folles, joyeuses Qui vont se succédant comme les flots aux flots.
L'amour pour vos plaisirs rend plus voluptueuses Ces langueurs qui s'en vont en de tendres sanglots ; La fortune, les ris, et les choses heureuses, Catinetta mia, voilà quels sont vos lots !
Quand vous prendrez le deuil d'une prompte jeunesse, Et que vous sentirez les doigts de la vieillesse De jours d'or et de soie, hélas ! brouiller le fil !
Quand tout vous fera mal, et le bonheur des autres, Ces plaisirs enivrants qui ne sont plus les vôtres, Tout, jusqu'au souvenir ? - Que vous restera-t-il ?