Quand tu luis au-dessus de la forêt mouvante, On dirait que des feux s'allument tout au fond. Tu donnes un baiser à l'océan profond, Et l'océan frémit comme une âme vivante.
Es-tu notre compagne ? Es-tu notre servante ? Ton éclat nous ravit, ton pouvoir nous confond. Sous ton voile brillant comme l'or qui se fond, N'es-tu qu'un astre mort où règne l'épouvante ?
Donne au toit sans lumière un rayon de pitié, Au rêve du poète, une aile audacieuse, Et sur les nids d'amour plane silencieuse.
Tu n'offres à nos yeux souvent qu'une moitié... De même faisons-nous, blonde lune que j'aime ; Cachons-nous des défauts par ce vieux stratagème.