Que le ciel bienveillant te garde des périls, Moisson que mes sueurs ont souvent arrosée ! Qu'il répande sur toi sa lumière rosée, Et que ta gerbe mûre embaume les fenils !
Vous tremblez, mes pauvrets, comme une larme aux cils, Comme aux lèvres, l'aveu, comme aussi la rosée Qu'un baiser de l'aurore a, sans bruit, déposée Sur le feuillage vert, tout plein de gais babils.
Au sort qui vous attend il faudra vous soumettre. Vous auriez plus d'éclat, si j'avais osé mettre Un vêtement pompeux à la simple raison.
Mais la raison est belle en sa nudité chaste. Gouttelettes, tombez. Tombez ; dans le champ vaste Il germera peut-être une humble floraison.