Le ciel des nuits d'été fait à Paris dormant Un dais de velours bleu piqué de blanches nues, Et les aspects nouveaux des ruelles connues Flottent dans un magique et pâle enchantement.
L'angle, plus effilé, des noires avenues Invite le regard, lointain vague et charmant. Les derniers Philistins, qui marchent pesamment, Ont fait trêve aux éclats de leurs voix saugrenues.
Les yeux d'or de la Nuit, par eux effarouchés, Brillent mieux, à présent que les voilà couchés... - C'est l'heure unique et douce où vaguent, de fortune,
Glissant d'un pas léger sur le pavé chanceux, Les poètes, les fous, les buveurs, - et tous ceux Dont le cerveau fêlé loge un rayon de lune.