Il est de fins ressorts dont la marche ignorée - Ni savants, ni rêveurs, n'ont deviné comment - Va dans un coin de l'âme éveiller brusquement Le parfum d'une fleur autrefois respirée.
Autrefois, le céleste épanouissement De ta bouche qui rit, cette rose pourprée, M'avait tout embaumé l'âme... Chère adorée Qui t'envolas si tôt, l'oubli vint lentement !
Voilà que, ravivant ton image effacée, Ta grâce tout à coup me vient à la pensée, Comme l'air qu'un hasard souffle aux musiciens.
D'un soir déjà lointain je reconnais les fièvres Et mon coeur a senti refluer à mes lèvres Une fraîche saveur de baisers anciens.