Frères, de qui toujours la parfaite harmonie Règne, sans s'altérer, dans vos vieux différends ; Grands corps, de siècle en siècle, affermis en vos rangs, Dont tous les autres corps sentent la tyrannie ;
Éléments séparés, dont la force est unie, Fixes, mouvants, légers, pesants, actifs, souffrants, Chauds, froids, humides, secs, obscurs et transparents, Qui marquez du grand Dieu la sagesse infinie ;
Pères et destructeurs de tant d'êtres divers Qui, naissant et mourant, dans ce vaste univers, Éprouvent de vos lois la fatale puissance ;
Heureux qui ne craint plus l'atteinte de vos coups, Et qui, sur tous les cieux, loin de votre inconstance, Peut vivre, respirer, et se mouvoir sans vous !