Hozanna ! La forêt renaît de ses ruines ; La mousse agrafe au roc sa mante de velours ; La grive chante ; au loin les grands boeufs de labours S'enfoncent tout fumants dans les chaudes bruines ;
Le soleil agrandit l'orbe de son parcours ; On ne sait quels frissons passent dans les ravines ; Et dans l'ombre des nids, fidèle aux lois divines, Bientôt va commencer la saison des amours !
Aux échos d'alentour chantant à gorge pleine, Le semeur, dont la main fertilise la plaine, Jette le froment d'or dans les sillons fumés.
Sortons tous ; et, groupés sur le seuil de la porte, Aspirons à loisir le vent qui nous apporte Comme un vague parfum de lilas embaumés !