Je sais que toute joie est une illusion, Qu'il faut que tout se paye et que tout se compense, Et je devrais bénir la dure providence Qui m'impose l'épreuve ou l'expiation.
Les stériles regrets, la menteuse espérance N'atteignent pas la pure et calme région Où le sage s'endort, libre de passion, Dans la sereine paix de son intelligence,
Je le sais, mais je garde au coeur le souvenir D'un rêve éblouissant, qui ne peut revenir Ni dans ce monde-ci, ni dans l'autre : personne,
Ange, démon ou Dieu, n'y peut rien ; j'ai perdu Un bonheur bien plus grand que ce que le ciel donne, Et ce bonheur jamais ne me sera rendu.