La vie appelle à soi la foule haletante Des germes animés ; sous le clair firmament Ils se pressent, et tous boivent avidement À la coupe magique où le désir fermente.
Ils savent que l'ivresse est courte ; à tout moment Retentissent des cris d'horreur et d'épouvante, Mais la molle sirène, à la voix caressante, Les attire comme un irrésistible aimant.
Puisqu'ils ont soif de vivre, ils ont leur raison d'être : Qu'ils se baignent, joyeux, dans le rayon vermeil Que leur dispense à tous l'impartial soleil ;
Mais moi, je ne sais pas pourquoi j'ai voulu naître ; J'ai mal fait, je me suis trompé, je devrais bien M'en aller de ce monde où je n'espère rien.