Quand notre dernier rêve est à jamais parti, Il est une heure dure à traverser ; c'est l'heure Où ceux pour qui la vie est mauvaise ont senti Qu'il faut bien qu'à son tour chaque illusion meure.
Ils se disent alors que la part la meilleure Est celle de l'ascète au coeur anéanti, Ils cherchent au désert la paix intérieure, Mais cette fois encor l'espérance a menti.
J'ai voulu vivre ainsi sans amour et sans haine, Et j'ai fermé mon âme au désir, qui n'amène Que le regret, souvent le remords, après lui.
Mais je ne trouve, au lieu de la béatitude, Au lieu du ciel rêvé dans l'âpre solitude, Que la morne impuissance et l'incurable ennui.